5.3.4 Synthèse et évaluation des calculs modèles
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Les résultats des calculs modèles ont montré que dans les hypothèses présentées le qualificatif d'optimal pouvait être attribué à différents procédés de protection des stocks. Le résultat économique d'un procédé de protection des stocks déterminé dépend essentiellement de l'action conjuguée des paramètres endogènes et exogènes du système de post-récolte paysan.
a) Rentabilité des procédés de protection des stocks
La supériorité économique d'un procédé de protection des stocks est déterminé par les infestations et les pertes de stockage qui en résultent, le rapport coûts - succès de la lutte (réduction des pertes) jouant ici un rôle décisif. Il convient de prendre également en compte la quantité emmagasinée, la durée du stockage, le mode de prélèvement et le prix du maïs,
Dans toutes les combinaisons de paramètres présentées, le stockage en épis en "Crib" traité ou non traité, est moins rentable que les autres procédés de protection des stocks. La raison de cette absence de rentabilité réside principalement dans les coûts de matériaux élevés liés à la construction du "crib" On ne constate une relative supériorité par rapport aux autres procédés de protection des stocks que s'il est possible de réduire considérablement les coûts de construction.
Le magasin fumigable et le stockage en grains avec ou sans traitement en petit entrepôt figurent toujours parmi les procédés de protection des stocks les plus économiquement rentables, à condition que l'entrepôt soit utilisé deux fois par an (durée de stockage maximale 6 mois), ce que, simultanément, le degré d'infestation soit élevé et que le maïs ne soit retiré du magasin qu'à la fin de la période de stockage. On peut également, avec ces combinaisons de paramètres, s'attendre à une rentabilité relativement élevée de l'entrepôt.
La construction du magasin fumigable et du petit entrepôt nécessite des capitaux relativement importants qui, pour les paysans, ne sont généralement mobilisables qu'au moyen de crédits. Or, dans le secteur privé, les intérêts exigés pour les crédits sont souvent beaucoup plus élevés que ceux que l'on retrouve dans les calculs modèles, effectués sur la base d'un taux d'intérêt de 8 %. Or un taux d'intérêt croissant diminue davantage la rentabilité des procédés de protection des stocks onéreux que celle des procédés peu coûteux.
En ce qui concerne le magasin fumigable, il faut également tenir compte du fait que les entrepôts érigés jusqu'à maintenant n'ont été, au cours des dernières années, utilisés qu'une fois par an pour une période de 3 à 4 mois et que leur capacité n'était exploitée qu'à 50 % à peine. En outre, on avait estimé les coûts de fumigation à une somme relativement peu élevée. Les raisons alléguées permettent de conclure que, d'un point de vue économique, il serait souhaitable de renoncer à ériger d'autres entrepôts. Pour ce qui est des petits entrepôts, on manque jusqu'à maintenant d'expérience dans ce domaine. Il convient par conséquent d'examiner dans le détail, au cours de la phase pilote imminente, si les problèmes (utilisation annuelle, durée d'entreposage, pleine utilisation des capacités, obtention de crédits avantageux) diminuent en corrélation avec un petit entrepôt plutôt qu'avec un magasin fumigable.
b) Rentabilité de la protection des stocks
La fréquence de l'utilisation annuelle de l'entrepôt et des auxiliaires de stockage n'influe pas sur la rentabilité des mesures de protection des stocks. Il est également à noter que le traitement chimique est plus rentable que le traitement par les moyens traditionnels, ce qui se vérifie pour toutes les combinaisons de paramètres.
L'accroissement de la rentabilité d'une mesure de protection des stocks va de pair avec:
- l'augmentation de la période de stockage
- la fréquence du prélèvement à la fin de la période d'entreposage
- l'aggravation de linfestation
- l'augmentation du prix du maïs,
- la diminution des frais de main d'oeuvre
L'importance des différents paramètres décroît dans l'ordre suivant: durée du stockage, mode de prélèvement, degré d'infestation, prix du maïs, coûts de la main d'oeuvre. Précisons toutefois que, pour une courte durée de stockage (3 mois), le degré d'infestation joue un rôle beaucoup plus important que le mode de prélèvement. Avec des coûts de main d'oeuvre moyens (250 FCFA/JT) et élevés (500 FCFA/JT), la réalisation de mesures de protection des stocks est plus souvent rentable en corrélation avec les procédés de stockage en épis qu'avec les procédés de stockage en grains.
D'un point de vue économique, l'application d'une mesure de protection des stocks n'est recommandée que lorsque le maïs, est entreposé plus de trois mois. En cas de courte durée de stockage, les pertes de denrées stockées sont relativement faibles, même en l'absence de traitement. Autre raison en faveur du non-traitement en cas de courte durée d'entreposage: le prix du maïs qui, le plus souvent, n'atteint qu'un niveau moyen de 75 FCFA/kg 3 à 4 mois après la récolte.
Si (une partie de) la quantité de maïs entreposée est stockée pendant plus de trois mois, il est recommandé d'appliquer un traitement prophylactique (chimique), étant donné que, d'une part, on peut s'attendre à ce que le prix du maïs augmente parallèlement à la prolongation de la durée d'entreposage et que, d'autre part, Linfestation par les ravageurs entraîne une augmentation progressive des pertes. Un traitement prophylactique s'impose d'autant plus qu'une forte infestation est à craindre, et d'autant moins que le paysan est disposé à encourir des risques. Ceci concerne avant tout les 'greniers de vente', dont le maïs n'est retiré qu'à la fin de la période de stockage.
c) Rentabilité du stockage en grains
La supériorité économique du stockage en grains ressort de la comparaison des variantes traitées et non traitées des procédés de stockage en épis dans l'habitation (procédés n° 1 et n° 3) avec les procédés de stockage en grains dans l'habitation (procédés n° 9 et n° 10), ainsi que de la comparaison des variantes traitées et non traitées des procédés de stockage en épis en grenier (procédés n° 4 et n° 6) avec les procédés de stockage en grains en petit entrepôt (procédés n° 11 et n° 12).
La rentabilité du stockage en grains est influencée de manière déterminante par les coûts du procédé de stockage, lesquels dépendent eux-mêmes du montant des coûts de l'entrepôt ainsi que de la fréquence annuelle d'utilisation de celui-ci, et varient selon que le travail des paysans constitue un facteur rare ou non. Lié à une double utilisation annuelle de l'entrepôt et des auxiliaires de stockage, le stockage en grains dans l'habitation est plus rentable que le stockage en épis.
L'augmentation de la rentabilité du stockage en grains va de pair avec:
- l'augmentation de la période de stockage
- la diminution des coûts de la main d'oeuvre
- la fréquence du prélèvement à la fin de la période d'entreposage
- l'aggravation de l'infestation
- l'augmentation du prix du maïs
- le traitement du maïs stocké
L'importance des différents paramètres décroît dans l'ordre suivant: durée de stockage, coûts de la main d'oeuvre, mode de prélèvement, degré d'infestation, prix du maïs mesure de protection des stocks. Précisons toutefois que pour une courte durée de stockage (3 mois), le degré d'infestation joue un rôle beaucoup plus important que le mode de prélèvement. En présence de faibles coûts de main d'oeuvre, le stockage en grains dans l'habitation est beaucoup plus souvent rentable que le stockage en grains en petit entrepôt.
D'un point de vue économique, le stockage en grains est surtout recommandé lorsqu'il n'est pas nécessaire de construire un entrepôt (stockage dans l'habitation) et que le travail des paysans ne constitue pas un facteur rare. Le stockage en grains dans un petit entrepôt est désavantageux par rapport au stockage en épis en grenier pour presque toutes les combinaisons de paramètres et ne sera donc pas recommandé d'un point de vue économique.