2.5 Essais réalisés dans des conditions semi-pratiques
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Au-delà des effets pathogènes développés en conteneur, on désirait également résoudre une question importante dans la perspective d'une application pratique, celle de l'efficience des spores de protozoaires dans les greniers à maïs. On a donc réalisé à cet effet deux essais presque identiques, dont nous allons exposer les détails dans la suite. Pour les besoins de l'essai 1, on a érigé au total en janvier 1990 sur le terrain de la S.P.V. à Cacaveli 15 greniers à maïs. Pour le second essai, on a installe en août 1990 le même nombre de greniers à maïs. L'essai avait ici pour cadre l'antenne du S.P.V., située à 25 km environ de Cacaveli.
Construction des greniers à maïs
Utilisant pour ce faire des variétés de bois locales, on a construit de petits greniers à maïs présentant de fortes similitudes avec les greniers typiques de la Région Sud du Togo (cf. fig. 1). Ces greniers comportaient quatre pieux en bois solides, que l'on a plantes en terre à environ 30 cm de profondeur, ainsi qu'une plate-forme reposant sur les pieux à une hauteur d'environ 60 cm. La plate-forme était formée de planches disposées en diagonale et liées par une corde. Sa surface était de 60 x 60 cm².
Emmagasinage des épuis de mais dans les greniers expérimentaux
On a emmagasiné ne dans chacun des greniers env. 30 kg d'épis de maïs fraîchement récoltés. Ces épis, dont on avait conservé les spathes, ont été humidifiés, puis disposés en tas circulaires sur la plate-forme (cf. fig. 1). Dans l'espace vide forme au centre du cercle, on a déversé un certain nombre a épis isolés de manière a former une couche dense. Ce procédé est identique à celui que l'on utilise traditionnellement dans le sud du Topo pour stocker le maïs.
Les greniers ont été ensuite recouverts d'un morceau de tôle ondulée (1 x 1m²). Pour atténuer l'échauffement intense consécutif à l'exposition directe aux rayons solaires, les tôles ont été recouvertes d'une natte de paille tressée. Des pierres ont été en outre postes sur cette toiture pour empêcher qu'elle ne soit arrachée par le vent. A titre de protection contre les rongeurs, chaque pieu a été muni d'un morceau de tôle en forme d'entonnoir, avec l'ouverture vers le bas, destine à empêcher ces animaux d'escalader les pieux (cf. fig. 1).
Traitements
On a procédé dans les deux essais à cinq traitements différents, mettant en oeuvre des spores de protozoaires et l'insecticide "K-Othrine" (matière active: la "deltaméthrine" ). On trouvera du tableau 4 des données concernant les quantités appliquées dans les différentes variantes, avec indication séparée de la concentration de spores utilisée lors de chaque essai. Etant donné que l'on a procédé à trois expérimentations par variante, il a fallu au total 15 greniers par essai. Ces greniers étaient disposes sur trois rangées, à raison de cinq greniers par rangée. La distribution des traitements dans les divers greniers à maïs a été effectuée de façon contingente. Les préparations ou combinaisons de préparations ont été appliquées au cours de la mise en stocks, selon la méthode "sandwich". Les diverses poudres ont {t! en l'occurrence reparties uniformément sur les différentes couches d'épis.
Tabl. 4 : Variantes traitées en grenier à maïs à la K-Othrine et à la préparation aux spores de protozoaires (30 kg de maïs stockés par grenier)
Variantes | Formulation
et quantité des préparations appliqué par grenier |
Calculation
de la con- centration de matiére active et des spores par kg maïs |
|
Essai 1 | Essai 2 | ||
temoin | non traité | ||
traitement par les spores |
75 g poudre des spores | 3x109
No* + 2,5x108 Ma* |
2,5x109
No + 3x107 Ma |
traitement par l'insecticide |
15 g poudre de K-Othrine | 1 mg deltaméthrine |
|
traitement par l'insecticide |
7,5 g poudre de KOthrine | 0,5 mg deltaméthrine |
|
traitement combiné aux |
7,5 g poudre de
K-Othrine + |
0,5 mg deltaméthrine + |
|
l'insecticide et les spores |
7,5 g poudre des spores | 3x109
No+ + 2,5x108 Ma |
2,5x109
No 3x107 Ma |
* = spores de Nosema sp. respectivement Mattesia. sp.
Echantillonnage et évaluation
Un premier prélèvement de 50 épis par grenier a eu lieu aussitôt après la mise en stocks. Les épis de maïs ont été prélevés de manière uniforme dans la couche de surface. On a ensuite place 40 adultes de P. truncatus dans chacun des greniers. tes autres prélèvements ont été effectués à intervalles de quatre semaines, pour une période totale de stockage de 20 semaines. L'essai de stockage I s'est terminé par conséquent en juin 1990, et l'essai Il en janvier 1991.
Les épis ont été évalués aussitôt après le prélèvement, de manière à pouvoir recenser les P. truncatus morts et les sujets vivants séparément On trouvera sur la figure 2 une représentation schématique des diverses phases des opérations d'évaluation. Les dégâts et pertes infliges aux épis de maïs ont été déterminés à l'aide de la méthode du comptage et du pesage, en vertu des formules suivantes (cf. BÖYE, 1938: PANTENIUS, 1987) :
Calcul des dégâts :
Dégâts en % = (B/A) x 100
Calcul des pertes de poids :
Pertes de poids de matière sèche en % = [(E x B) - (C x D) /
(E x A)] x 100
A = nombre total de grains
B = nombre de grains infestés
C = nombre de grains non infestés
D = poids des grains infestés
E = poids des grains non infestés.
Sur les P. truncatus collectes sur les 50 épis de chaque échantillonnage, on a prélevé 50 coléoptères vivants et 50 coléoptères morts, que l'on a examines afin de déceler une éventuelle infestation de protozoaires. Là où les échantillons réunissaient moins de 50 animaux, on a examiné tous les individus (cf. fig. 2).
Les données d'essai ont été analysées à l'aide du programme statistique "SPS - PC+ - 3.0". On a comparé sans exception des fréquences relatives. Il s'agissait dans la plupart des essais d'établir une comparaison entre les taux mortalité et/ou les taux d'infection chez P. truncatus sur le témoin et sur la variante traitée. Certains essais avaient en outre pour objet d'étudier l'infestation de protozoaires, sur les animaux vivants d'une part, sur les animaux morts d'autre part, afin d'établir s'il existait à ce niveau des différences caractéristiques. On a compare enfin d'un point de vue statistique les différences caractéristiques entre l'infestation causée par Nosema sp. et celle provoquée par Mattesia. sp. sur P. truncatus.
Dans toutes ces comparaisons, on a utilisé systématiquement le test Chi² afin d'établir l'indépendance de deux caractéristiques. La probabilité d'erreur était en l'occurrence de µ = 0,05 (d'après BROSIUS, 1988 LORENZ, 1988).