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En février 1990, 15 greniers à maïs de petites dimensions ont été érigés sur le terrain d'essais du S.P.V. à Cacaveli. Apres y avoir emmagasine env. 30 kg de maïs en épis. on a créé une infesta: on dans ces greniers en introduisant dans chacun d'eux 40 P. truncatus. sains. Ce type de greniers à maïs constituant une structure de stockage ouverte, il a pu s'y développer, parallèlement à celle causée par l'anobie, une infestation naturelle due à d'autres insectes parasites. Durant les 20 semaines de stockage, l'observation s'est toutefois limitée à l'évolution du ravageur - lequel à donc été introduit artificiellement - à la suite des divers traitements à la préparation aux spores ainsi qu'à l'insecticide "K-Othrine" auxquels les greniers ont été soumis (pour les variantes, se reporter au tabl. 4). Pour établir les dégâts et les pertes subis par le maïs stocké, on a par ailleurs utilisé la méthode du comptage et du pesage (d'après PANTENIUS, 1987). Les examens portant sur l'infestation par l'anobie, de même que sur l'évolution des dégâts et des pertes, ont été effectues sur 50 épis de maïs, prélevés à intervalles de quatre semaines dans chacun des greniers. Les dégâts et pertes enregistrés en moyenne dans les diverses variantes figurent dans les tableaux 14 à 18.
Tabl. 14 : Dégâts et pertes dans la variante-témoin de l'essai de stockage I
Echantillonnage | Dégât | Perte |
a.m.s. * | 2,3 | 0,3 |
4 semaines | 1,3 | 0,1 |
8 semaines | 14,4 | 6,2 |
12 semaines | 17,3 | 8,4 |
16 semaines | 27,3 | 14,8 |
20 semaines | 26,5 | 14,7 |
* a. m. s. = après la mise en stock
Tabl. 15 : Dégâts et pertes dans la variante traitée aux spores de l'essai de stockage I
Echantillonnage | Dégât | Perte |
a.m.s. * | 0,7 | 0 |
4 semaines | 4,3 | 1,3 |
8 semaines | 15,9 | 7,3 |
12 semaines | 17,6 | 6,7 |
16 semaines | 27,5 | 14,8 |
20 semaines | 33.2 | 19.0 |
* a. m. s. = après la mise en stock
Tabl. 16 : Dégâts et pertes dans la variante traitée à la K-Othrine (1 mg de deltaméthrine/kg de maïs) de l'essai de stockage I
Echantillonnage | Dégât | Perte |
a.m.s. * | 2,3 | 0,3 |
4 semaines | 3,1 | 2,2 |
8 semaines | 11,4 | 4,1 |
12 semaines | 8,8 | 2,9 |
16 semaines | 13,0 | 5,0 |
20 semaines | 10 ,9 | 4,6 |
* a. m. s. = après la mise en stock
Tabl. 17 : Dégâts et pertes dans la variante de l'essai
de stockage I soumise à un traitement réduit à la K-Othrine
(0,5 mg deltaméthrine/kg de maïs)
Echantillonnage | Dégât | Perte |
a.m.s. * | 1,4 | 04 |
semaines | 3,8 | 1,88 |
semaines | 7,9 | 2,912 |
semaines | 10,1 | 3,316 |
semaines | 12,3 | 3,020 |
semaines | 13,6 | 6, 7 |
* a.m.s. = après la mise en stock
Tabl. 18 : Dégâts et pertes dans la variante de l'essai de stockage I soumise à un traitement mixte à la K-Othrine et aux spores (0,5 mg de deltaméthrine/kg de maïs associée à des spores)
Echantillonnage | Dégât | Perte |
a.m.s. * | 2,6 | 1,1 |
4 semaines | 4,6 | 0,8 |
8 semaines | 5,8 | 2,6 |
12 semaines | 11,6 | 1,5 |
16 semaines | 13,7 | 5,7 |
20 semaines | 17, 7 | 5,9 |
* a. m. s. = après la mise en stock
On a constaté pendant toute la durée du stockage, et cela pour l'ensemble des variantes. une augmentation des dégâts et des pertes infligés aux épis de maïs. C'est sur le témoin et la variante traitée aux spores que les dégâts et pertes ont été les plus substantiels. Au bout de 20 semaines. les dommages atteignaient en effet ici 27 et 33 %, les pertes s'élevant respectivement à 15 et 19 % (cf. tabl. 14 et 15).
Dans les deux variantes soumises à une application de K-Othrine, en revanche, 13 % seulement environ des grains étaient endommages au bout de 20 semaines de stockage, avec des pertes maximales s'établissant autour de 5 à 7 % (cf. tabl. 16 et 17). Dans la variante ayant reçu un traitement combine associant la préparation aux spores et la K-Othrine on a enregistre 18 % de dégâts et 7 % de pertes. Avec ces chiffres, la variante à traitement combine occupe une place intermédiaire entre les dégâts et pertes élevés subis par les greniers non traites et ceux traites aux spores d'un côté, et les faibles pourcentages de dégâts et de pertes relevés dans les greniers ou l'on avait applique de la K-Othrine de l'autre.
Les pourcentages de dommages et de pertes élevés enregistres dans la variante-témoin ainsi que dans celle traitée aux spores s'expliquent par la présence du ravageur P. truncatus, puisque ce sont les seules variantes sur lesquelles l'anobie avait la possibilité de se développer dans les épis de maïs stockés. Quant aux dégâts intervenus dans les autres greniers, c'est-à-dire en l'absence de l'anobie, ils sont à mettre au compte du spectre naturel de ravageurs, lequel n'a pas été recense dans le cadre de l'essai. Aussi bien dans les greniers-témoins et dans les greniers traités aux spores, la population adulte de P. truncatus a augmente de façon relativement linéaire d'une date à l'autre (fig. 27). Apres 20 semaines de stockage, on a dénombré en moyenne dans ces deux variantes environ 1000 coléoptères. A l'inverse, les traitements à la deltaméthrine aux diverses concentrations avaient visiblement entraîné la mort du ravageur dans la mesure où il n'a pas été constaté ici d'infestation par l'anobie. L'application combinée de K-Othrine et de spores a également eu pour effet de paralyser l'évolution de P. truncatus, ce qui implique que le traitement aux spores associées à une concentration réduite de deltaméthrine a lui aussi provoque la destruction du ravageur.
Afin de donner une image plus précise de l'état des dégâts et pertes dans les greniers à maïs, on a précisé sur la figure 28 pour chaque variante la quantité de farine de forage produite par les insectes nuisibles. Dans la variante non traitée et dans celle traitée à la préparation aux spores, on notera que la production de farine de forage augmente davantage que dans les autres variantes, et cela pendant toute la durée du stockage. Cette augmentation de la quantité de farine de forage s'explique selon toute vraisemblance par la multiplication du ravageur P. truncatus, qui était présent uniquement dans les deux variantes citées et dont on sait qu'il produit énormément de farine de forage.
Le tri des P. truncatus, au moment de leur collecte sur les épis de maïs (séparation des coléoptères morts des coléoptères vivants) a permis d'établir pour chaque date d'évaluation le taux de mortalité chez les adultes (tabl. 19). S'agissant de la comparaison entre les taux de mortalité des anobies non traitées et de celles traitées aux spores, il faut souligner de manière générale que l'on n'a observe dans aucune des deux variantes de pointes notables dans les taux de mortalité. Avec un maximum de 20 % au bout de 20 semaines, le taux de mortalité des coléoptères non traites était voisin de celui des sujets traites, qui atteignait ici 25,5 %. Seul résultat remarquable était qu'au moment de la première évaluation, au bout de 4 semaines, 9% des coléoptères traites aux spores étaient morts, alors que leurs congénères du témoin avaient tous survécu. Il faut toutefois préciser à ce sujet que l'on n'avait trouve à cette date précoce dans les deux variantes qu'un très petit nombre de sujets dans les épis (cf. fig. 27). En outre, il est fort improbable que les coléoptères aient pu être infectes notablement par les spores dans un délai aussi bref, ce qui explique que l'on ne doit pas accorder trop de signification aux différences entre les taux de mortalité constatées à ce stade de l'essai.
Tabl. 19 : Mortalité des adultes de Prostephanus truncatus dans les greniers à maïs non traités et dans ceux traites aux spores de l'essai de stockage I
Variantes |
Mortalité (%) |
||||
4 | 8 | 12 | 16 | 20 | |
Témoin | 0 | 10,5 | 15,5 | 17,1 | 20,2 |
Traitement | 9,1 | 8,4 | 16,1 | 14,3 | 25,5 |
Les taux d'infection de P. truncatus par les protozoaires ont été établis à partir de 50 sujets vivants et de 50 sujets morts, collectes sur chacun des échantillons d'épis prélevés dans le témoin et dans les greniers à maïs traités aux spores. Les taux d'infection moyens relevés sur les coléoptères de chaque variante sont indiques sur la figure 29. Comme on peut le voir, 6% des ravageurs traités présentaient dès la fin de la 4ème semaine de stockage une infection par les protozoaires. A chaque date d'évaluation, les taux d'infection observes chez les animaux traités étaient supérieurs à ceux des animaux non traités Le test Chi2 n'a cependant révélé de différence significative des taux de mortalité que pour les deux dernières dates de prélèvement d'échantillons (fig. 29).
L'infection par les protozoaires a augmenté d'une date à l'autre dans les deux variantes, bien que le taux d'infection constat! chez les anobies traitées. qui était de 32,5 % maximum au bout de 20 semaines, se soit accru plus fortement que chez les individus non traites, parmi lesquels 12,5 % étaient atteints d'une infection au terme de la même période de stockage. L'application de spores avait par conséquent entraîné un taux d'infection presque deux fois supérieur. Notons toutefois pour terminer que l'application aux coléoptères de P. truncatus, du traitement à la préparation aux spores n'a amené dans l'ensemble qu'un succès relatif.
On trouvera sur la figure 30 les taux d'infection moyens des imagos, morts et vivants, sur l'ensemble de la période de stockage. Comme l'indique ce graphique, les taux d'infection relevés sur les adultes morts non traites et ceux traités aux spores étaient significativement plus élevés que ceux constates sur les coléoptères vivants, Comme le montre par ailleurs la figure, c'est l'espèce Mattesia qui dominait dans tous les cas, bien que l'on n'ait pas observe de double infection chez les sujets examines. L'infestation a été la plus forte sur les animaux morts traites auparavant aux spores. Ces résultats permettent de conclure que la néogrégarine a mieux réussi à se propager dans la population de l'hôte que Nosema sp., bien que la préparation utilisée ait contenu davantage de spores de la microsporidie.