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2. Effets sur l'environnement et mesures de protection

Table des matières - Précédente - Suivante

2.1 Considérations préalables

Nonobstant le fait que les objectifs d'un projet d'élimination des déchets soient fondamentalement écologiques, un tel projet peut également poser divers problèmes critiques plus ou moins directement maîtrisables :

a) les émissions inévitables du point de vue technique/économique (émissions résiduelles) qui s'échappent des installations d'élimination dans l'air, sur terre et dans l'eau, et qui ont des effets sur l'homme et sur l'écosystème ;

b) les conséquences négatives d'un mode de compostage ou tout autre type de recyclage non approprié pour l'équilibre écologique de la région concernée ;

c) l'augmentation imprévue de la production des ordures ménagères ;

d) l'augmentation imprévue de la production des déchets commerciaux et industriels.

Dans toute préparation de projet, une attention particulière devrait d'emblée être accordée à ces facteurs critiques afin de minimiser leurs effets éventuels. Il convient de développer des mesures au niveau de l'organisation, de la construction, du mode de fonctionnement ainsi que de la taxation et, le cas échéant, d'établir les mesures d'urgence appropriées. Chacune des étapes de l'élimination des déchets exerce, selon le projet élaboré, une influence particulière sur l'environnement [5], [6].

2.2 Effets sur l'environnement selon le projet

2.2.1 Effets de la collecte et du transport des déchets

L'enlèvement sur place des ordures ménagères ne représente généralement pas un investissement rationnel car il est trop onéreux. En outre, il n'est pas rare que la structure de la voirie et des agglomérations ne le permette pas. Dans ce cas, il faut souvent prévoir des installations de collecte centralisées (conteneurs interchangeables, emplacements fixes de dépôt des ordures). Il convient dès lors de prendre en compte :

- l'effet du climat sur la décomposition des déchets (prolifération d'insectes, nuisances olfactives, combustion spontanée, etc.) ;
- la dispersion des déchets par les animaux (chiens, chats, rats).

Dans les stations de manutention des chargements de plus grande importance, des nuisances sonores et olfactives peuvent se produire dans les cas suivants :

- trop courte distance par rapport aux habitations ;
- mesures d'insonorisation, de ventilation ou d'aération (désodorisation) inexistantes ou insuffisantes.

2.2.2 Effets du traitement des déchets

2.2.2.1 Considérations préalables

Les normes qualitatives et quantitatives relatives au traitement réglementaire des déchets se fondent avant tout sur les effets à en attendre sur l'environnement et sur les dispositions nécessaires au niveau des émissions et immissions. Elles-mêmes sont déterminées par les conditions de gestion des déchets, de même que par les dispositions légales, règlements en vigueur, etc., qui sont quasiment inexistants ou insuffisants. Or, l'application à la lettre des dispositions et règlements allemands, européens ou américains fournit rarement les solutions appropriées.

Il importe donc de développer, avec la participation de la population, des mesures adaptées aux conditions existantes.

2.2.2.2 Traitement biologiquea)

a) Compostage

Au cours du processus de compostage, les composants organiques des déchets domestiques se transforment en substances produisant de l'humus. Tant le compost frais que le compost préparé peuvent être utilisés en agriculture, en horticulture ou dans les travaux d'aménagement du paysage pour améliorer la qualité du sol. Le valeur fertilisante du compost s'améliore lorsqu'il est mélangé à des boues d'épuration ordinaires.

Dans l'ensemble, les procédés de compostage les plus simples du point de vue technologique se sont révélés les plus efficaces, même s'ils nécessitent des dépenses de personnel plus importantes. Il s'agit des procédés de compostage statique, et plus précisément du compostage en meules. Ce type de procédé est traité plus amplement dans les prochains chapitres.

Malgré son action bénéfique et relativement durable en tant que moyen d'amélioration des sols, le compost peut également avoir des effets négatifs sur l'environnement. Les matières premières du compost, à savoir les ordures ménagères et, dans certains cas, des boues d'épuration, peuvent contenir des substances qui, en forte concentration, sont nuisibles aux sols, aux plantes et, au fil de la chaîne alimentaire, également aux consommateurs (animaux, hommes). Sont avant tout concernés ici les métaux lourds. En revanche, les découvertes relatives à l'action des composés organiques toxiques sont encore contradictoires. Il importe de parvenir à réduire la teneur en composés toxiques des déchets en deçà des seuils de toxicité par une sélection minutieuse et un prétriage des matières premières. Cf. Chapitre 3.3 et [7].

Le lessivage des substances nocives et leur infiltration peuvent, en outre, porter atteinte aux eaux souterraines et de surface.

Lors de la sélection des centres de compostage, sous l'angle de leurs effets sur l'environnement, il est essentiel de prendre en compte les différents facteurs suivants :

- la dégradation du paysage (par les ouvrages de construction, les installations mécaniques, les surfaces réservées aux meules de compost et les dépôts de résidus, etc.) ;
- les émissions de bruit provenant des installations de compostage (dues à l'enlèvement des matières premières, du compost et des résidus mis en décharge) et des dépôts de résidus ;
- les émissions olfactives des installations de compostage (généralement limitées dans le cas d'entreprises sérieuses et de circonstances favorables).

b) Fermentation (production de biogaz)

Bien que les procédés de compostage et de production de biogaz soient fondamentalement distincts de prime abord, ils diffèrent peu au niveau de leurs effets sur l'environnement. Se reporter à ce sujet au chapitre 2.2.2.2. a).

La valorisation du biogaz permet d'économiser d'autres sources d'énergie ; néanmoins, l'exploitation d'installations de biogaz comporte des risques techniques (cf. à ce sujet le dossier "Energies renouvelables").

2.2.2.3 Traitement physique et chimique

Les installations de traitement physique et/ou chimique peuvent fortement différer au niveau des procédés (cf. également chapitre 1.4). Il serait à cet égard abusif de considérer ces installations du seul point de vue de leurs effets sur l'environnement. Toutefois, selon les cas, les facteurs suivants peuvent intervenir :

- la dégradation du paysage (par les ouvrages de construction, les installations mécaniques, les surfaces réservées aux déchets et aux résidus, etc.) ;
- les émissions de bruit provenant des installations de compostage (dues au dépôt et à l'enlèvement des déchets, des matières utilisables et des résidus) ;
- les émissions olfactives ;
- la pollution des eaux de surface (due au traitement des résidus liquides)
- la pollution des eaux souterraines (due au manque d'étanchéité des aires de décharge et à leur drainage insuffisant) ;
- la pollution de l'air par des matières nocives (immissions).

2.2.3 Effets de l'entreposage des déchets

Lorsque la durée d'entreposage n'est pas trop importante, se référer au chapitre 2.2.2.3.

2.2.4 Effets de la mise en décharge des déchets

La mise en décharge des déchets constitue l'étape finale d'un processus d'élimination (cf. chapitre 1.4). Dans tous les cas, le type et la quantité de déchets à stocker dépendent des conditions socio-économiques qui prévalent dans la zone de collecte et de la structure technique du processus d'élimination. Ceci est également en grande partie valable dans le domaine de l'élimination des déchets commerciaux et industriels.

Lorsque la décharge se situe sur un site approprié au niveau géologique et hydrogéologique, que les systèmes d'étanchéité et de drainage fonctionnent correctement et que l'évacuation des eaux de percolation et du gaz méthane de décharge s'effectue de manière réglementaire, il y a lieu de conclure que

- les émissions d'eau d'infiltration, de gaz, d'odeurs et de bruits,
- les nuisances dues aux insectes, aux rats et aux oiseaux, et
- la dispersion de poussière et de papier

sont maîtrisables par les techniques modernes.

Les effets négatifs et inévitables d'une aire de dépôt sur l'environnement peuvent être résumés comme suit :

- la superficie relativement grande nécessaire à l'installation d'une décharge représente une intrusion considérable sur la nature et le paysage. Celle-ci peut cependant, dans une large mesure, être contrebalancée par des mesures judicieuses de revalorisation agricole ;
- dans la masse d'une décharge de déchets urbains, d'importants processus de dégradation biologique et principalement anaérobie ont lieu. Toutefois, il convient de ne pas sous-estimer la possibilité d'un danger pour l'environnement à long terme provenant des déchets non inertisables. Ceci s'applique d'autant plus aux déchets industriels difficilement ou non dégradables [5].
- Les possibilités de revalorisation des terres de décharges sont réduites. Toute construction, par exemple, est normalement exclue. Chaque décharge produit des eaux d'infiltration et des gaz (entre autres. du méthane) qui doivent être dûment traités - soit éliminés, soit, dans le cas des gaz, revalorisés. Le problème se pose lorsque des eaux de percolation apparaissent encore, même en quantités décroissantes, après la fermeture d'une décharge.

En résumé, il s'avère que la mise en décharge - malgré ses inconvénients écologiques - représente à l'heure actuelle une des composantes indispensables d'un système centralisé d'élimination des déchets.

2.2.5 Effets de la valorisation des déchets

2.2.5.1 Remarques préalables

D'une manière générale, la récupération et l'exploitation des matières utilisables présentes dans les déchets devraient avoir la priorité sur les autres formes d'élimination des déchets. En effet,

a) l'exploitation et la valorisation des matières premières présentes dans les déchets permet d'économiser des matériaux bruts et de l'énergie. Par ailleurs, elles réduisent la pollution de l'environnement ;

b) l'économie de matériaux bruts permet aux pays concernés de réduire leur dépendance vis-à-vis des importations ;

c) dans le cas de la valorisation ou de la transformation des ordures ménagères en compost, et si possible, grâce au mélange des boues d'épuration municipale, il est possible de réduire les importations et la production d'engrais minéraux dans une mesure correspondante. Or, la production et l'utilisation d'engrais minéraux sont comparativement moins avantageuse, la première du point de vue énergétique, la seconde du point de vue écologique ;

d) lors de l'utilisation de compost fabriqué à partir de déchets ou d'un mélange de déchets et de boues d'épuration, il faut veiller à ce que la teneur en métaux lourds et substances organiques difficilement dégradables ne dépasse pas les valeurs (cf.3.3) fixées [7], [8]. Dans le cas où des analyses chimiques sont difficilement réalisables, il convient de procéder aux évaluations correspondantes en se livrant à des considérations de plausibilité sur la base de l'origine et de la provenance des matières brutes utilisées pour la fabrication du compost. Ceci s'applique de la même manière à la valorisation thermique (combustion) des déchets et au recyclage des résidus (scories, cendres).

2.2.5.2 Effets du recyclage matériel

Le tri des matières utilisables dans les ordures ménagères facilite grandement les processus d'élimination contrôlée des déchets. La sélection des déchets à domicile (le prétriage) représente contribue de manière substantielle à réduire le travail de collecte et de transport des autres déchets. Ceci est également le cas des conteneurs publics lorsque l'enlèvement des matières utilisables présentes dans les déchets peut s'effectuer sur des bases commerciales. Grâce à ces mesures,

- les quantités de déchets déversées sur les décharges sont moins importantes, de sorte que la durée de vie de ces dernières augmente proportionnellement et que la nécessité d'exploiter de nouveaux sites est réduite d'autant ;
- les installations de combustion des déchets produisent moins de scories et de cendres dans la mesure où la quantité de verre et de métaux est moins importante [9]. En revanche, du fait de la faible teneur en papier, matières plastiques et tissus, le pouvoir calorifique des déchets diminue également. Mais cette perte est compensée par la diminution équivalente du taux de matières inertes. En outre, la réduction des matières plastiques, surtout du PVC, entraîne une réduction de la teneur en composés nocifs des gaz de combustion ;
- le triage des matières utilisables présentes dans les déchets ménagers comporte également des avantages au niveau du compostage : la préparation du compost brut et celle du compost fini est facilitée par l'absence de verre, de métal ou de matières plastiques ;
- une fois extraites, les matières utilisables peuvent, selon leur nature, être utilisées dans la fabrication de papier, de verre, de métal, de matériaux de construction, etc. Lors de la mise en oeuvre de tels projets, il importe par ailleurs de ne pas négliger de considérer l'ensemble de leurs effets cumulés sur l'environnement (cf. également [10] - [16] ).

La récupération des matières premières peut s'effectuer par des moyens techniques perfectionnés. Dans ce cas, le tri et la préparation des déchets ménagers font appel au système de ramassage à 2 bennes (fraction sèche/fraction humide). Du fait de l'importance de la fraction sèche, les produits du ramassage peuvent plus facilement être dirigés vers la chaîne de recyclage adaptée. Ce type d'exploitation peut cependant exercer un impact négatif sur l'environnement. Cf. à cet égard le chapitre 2.2.2.3 (Traitement physique, chimique).

2.2.5.3 Effets du compostage

L'inconvénient majeur de la valorisation du compost se situe au niveau du traitement biologique des déchets. Concernant les effets du compostage, se référer au chapitre 2.2.2.2. a).

2.2.6 Effets de la combustion des déchets

Dans la gestion des déchets, la combustion des ordures ménagères comporte les avantages suivants [5], [12] :

- une diminution importante des quantités de déchets à mettre en décharge, soit une diminution de 80 à 90% du volume de déchets sans valorisation des scories, allant jusqu'à 97% avec valorisation des scories ; le poids (sans valorisation des scories) diminue de 60 à 70% ;
- la production d'énergie calorifique et de produits secondaires recyclables (scories pour la construction des routes). Pouvoir calorifique des ordures ménagères entre 6000 et 10.000 KJ/kg [5], [9], [10] ;
- l'hygiénisation et désinfection plus fiables des déchets ;
- du fait de la réduction des quantités de déchets résiduelles, la recherche de nouveaux sites de décharge est moins problématique que dans le cas d'une mise en décharge sans incinération préalable.

Parmi les inconvénients de l'incinération des ordures ménagères, on peut citer :

- des dépenses d'investissement et frais d'exploitation relativement élevés, notamment pour la purification des gaz de combustion ;
- l'entretien et la maintenance réglementaires nécessitent l'existence d'un personnel spécialisé et de bénéfices d'exploitation suffisants. Le mauvais fonctionnement des usines d'incinération des ordures peut avoir une action hautement polluante sur l'environnement pour les raisons suivantes :

• émissions de fumée (dioxines) ;
• eaux usées (lors de l'épuration des gaz de combustion par voie humide et le refroidissement à l'eau des scories) ;

- des effets négatifs inévitables (particulièrement pour les usines fonctionnant de manière correcte), à savoir :

• poussières volantes produite par le dépoussiérage des gaz de fumée ;
• résidus solides de l'épuration des gaz de fumée ;
• dioxines et autres substances nocives pour l'environnement.

Les résidus susmentionnés doivent être évacués dans des décharges spéciales ou, dans le cas de décharges ordinaires, être stockés dans des zones réservées.

Il faut également tenir compte des émissions de bruits et d'odeurs (moins importantes) provenant des usines de combustion d'ordures ménagères (provoquées lors du transport d'amenée des déchets et de l'enlèvement des cendres/scories et autres résidus).

De manière générale, les usines d'incinération se prêtent particulièrement au traitement des déchets dans les zones à forte concentration démographique ou dont les eaux souterraines sont particulièrement exposées, c'est-à-dire dans le cas d'une disponibilité insuffisante de zones de décharge, de même que lorsque la prévention des déchets est insuffisante.

2.3 Mesures de prévention et de sécurité

2.3.1 Prévention des déchets

Si l'on ne produit pas de déchets, il est inutile de les éliminer! En d'autres termes, si l'on réduit ou évite de produire des déchets (par des méthodes et mesures ciblées), le système d'élimination des déchets est moins sollicité, et par la même, l'environnement est préservé.

Un comportement écologique de la part de la population (renoncement aux emballages superflus, aux récipients et articles dits jetables, etc.) et l'encouragement des industries à réduire leur production d'emballages (moins de dépenses d'emballage, récipients à usage multiple, etc.) représentent pratiquement les seules possibilités de réduire la production d'ordures ménagères. Il est possible, à cet égard, de prévoir une intervention publique sous forme d'interdictions ou de taxation de la production des déchets

En ce qui concerne les déchets industriels (déchets spéciaux), il est des plus judicieux de prévenir, ou pour le moins de réduire leur apparition directement sur place, par exemple par l'introduction de nouveaux procédés de production en circuits fermés. La mise en oeuvre stratégies de prévention efficaces n'est pas toujours facile, surtout au regard des conditions techniques et économiques prévalant dans les entreprises et des problèmes soulevés par la faisabilité juridique et pratique de telles stratégies.

Il est, en revanche, plus aisé de mettre en place des stratégies de récupération des déchets industriels. L'inventaire minutieux des entreprises concernées avec recensement des quantités et types de déchets produits constitue dans tous les cas une première étape indispensable (cadastre des déchets).

De nombreux pays disposent de possibilités relativement intéressantes de valorisation de déchets/résidus industriels, notamment dans le secteur du nettoyage chimique et du traitement des surfaces métalliques (galvanisation) où les matériaux primaires et secondaires sont relativement chers, et où le recyclage est donc "rentable" pour les firmes. En ce qui concerne les principes et les procédés techniques de ces différentes possibilités, cf. [17], [18], [19].

2.3.2 Mesures de sécurité

2.3.2.1 Considérations préalables

Le concept de "mesures de sécurité" implique ici toutes les actions destinées à la réduction et à la compensation des dommages causés à l'environnement ainsi que, le cas échéant, les mesures visant à se substituer aux interventions dans le milieu naturel, soit en d'autres termes, les mesures tendant à garantir le respect des impératifs écologiques dans les projets d'élimination des déchets.

Lors de la conception et du fonctionnement des installations d'élimination des déchets, il importe de tenir compte des normes d'utilisation réglementaires et des prescriptions découlant des règles de la technique entrant en ligne de compte [27]. Si l'on part de ce principe et si, lors de la conception d'un système d'élimination des déchets, on procède suffisamment tôt à une évaluation minutieuse des retombées de ce dernier sur les êtres humains et les conditions écologiques concernées (par exemple, la flore et la faune) ainsi que sur les conditions hydrologiques et géologiques, et que le projet veille à leur protection, on peut en conclure que le milieu naturel ne subira aucun dommage.

Par ailleurs, un système fiable d'élimination des déchets ne nécessite pas uniquement une meilleure connaissance de la composition des déchets, mais doit aussi satisfaire à des normes élevées en ce qui concerne les technologies et les infrastructures à mettre en place [17].

2.3.2.1 Mesures de sécurité dans la collecte et le transport des déchets

Dans la planification, la construction et le fonctionnement des installations et structures de collecte et de transport (enlèvement) des déchets, les objectifs suivants doivent être pris en considération pour réduire les effets sur l'environnement :

- Introduction d'un système de collecte avec prétriage des matières utilisables destinées au recyclage (par exemple, systèmes à deux bennes : fraction sèche et fraction humide). Selon les cas, il convient de prévoir des conteneurs de dépôt (pour le verre, le papier, etc.). Si ces mesures ne sont pas applicables, en raison de coûts trop élevés ou autres restrictions, il est nécessaire de prévoir d'autres types de tri des matières utilisables, dans le cadre de l'entreposage ou de la mise en décharge des déchets, etc.

- Optimalisation de la fréquence de collecte, notamment pour diminuer les émissions de bruits et d'odeurs.

- Mise en place des conditions matérielles et d'organisation pour la sécurité de l'élimination et la flexibilité du système de décharge.

- Réunion de conditions d'hygiène saines, ne présentant aucun risque d'épidémie ;

- Développement de possibilités pour le recensement, la décharge et l'élimination contrôlée des déchets industriels ;

- Dans les centres de manutention des chargements :

• contre l'émission de bruits : mise en atelier des machines, moteurs etc. bruyants ;
• contre les odeurs et autres infiltrations dans l'atmosphère : mise en atelier des secteurs concernés, captation et filtrage de l'air vicié, etc. ;
• le cas échéant : meilleure insertion dans le paysage pour atténuer les atteintes portées à ce dernier.

En ce qui concerne les fondements et les concepts écologiques de la collecte et du transport de déchets dans les pays en développement, voir la partie relative à la gestion de l'élimination des déchets et de manière plus générale [20]. Voir également [5].

2.3.2.2 Mesures de sécurité dans le traitement des déchets

Les systèmes de traitement de déchets par voie biologique revêtent une importance particulière pour les pays en développement car ils ménagent les ressources [21], [26] :

- installations de compostage, et
- installations de production de biogaz.

Il s'agira, selon le cas :

- d'usines de traitement physique (usines de triage, usines de récupération de matières utilisables, installation de déshydratation des boues, etc.), ou
- d'usines de traitement chimique (installations de régénération/floculation et de neutralisation, etc.). [5], [17].

Les mesures de sécurité envisageables sont les suivantes :

- contre le bruit : mise en atelier des outils, des moteurs, de ventilateurs et autres machines ;
- contre l'émission d'odeurs (et autres) dans l'air : mise en atelier des secteurs concernés, captation et épuration de l'air vicié, etc. ;
- contre la pollution des eaux de surface par des agents chimiques et résidus de traitement ou d'entreposage : construction et gestion d'installations de traitement des effluents (si nécessaire), et ultérieurement, rejet contrôlé des émissions concernées (par exemple : évacuation dans les réseaux d'assainissement publics) ;
- clôturage des zones de décharge ;
- contre la pollution des nappes phréatiques : création et drainage réglementaire des zones de décharge, de traitement, etc., et contrôle approprié ;
- pour compenser l'impact sur le paysage : création de zones vertes, construction de bâtiments esthétiques, développement de zones tampons, etc. ;
- élaboration et contrôle de dispositions relatives à la sécurité d'exploitation et de fonctionnement des installations de biogaz.

2.3.2.3 Mesures de sécurité dans l'entreposage des déchets

Cf. le chapitre 2.3.2.2.

2.3.2.4 Mesures de sécurité dans la mise en décharge des déchets

Conformément au chapitre 2.2.4., la mise en décharge des déchets est soumise principalement aux mesures suivantes :

- en l'absence d'une barrière géologique en sous-sol (argile, marne), établissement d'une couche de fond étanche et durable (normalement constituée d'une couche minérale (argile), d'une couche d'étanchéité réalisée en matériau synthétique de qualité, soigneusement déposée), et d'une couche de drainage également bien répartie et durable ;
- construction et fonctionnement d'une installation de traitement des eaux de percolation ;
- construction et fonctionnement d'installations de dégazage ;
- contrôle fiable des déchets à leur arrivée à la décharge (contrôle d'entrée) ;
- application des techniques prescrites pour le traitement des déchets ;
- recouvrement quotidien des zones exploitées (afin de réduire les émissions d'odeurs, la dispersion de papier, la prolifération d'insectes, ainsi que pour éviter les risques d'incendie et l'aspect inesthétique) ;
- contre la poussière et le bruit : arrosage des aires et des voies de décharge, nettoiement régulier des voies de décharge et d'accès, construction d'installations de nettoiement des pneus, plantations aux alentours ; installation de murs antibruit, écrans végétaux ;
- contrôle des nappes souterraines par le creusement de puits d'observation ;
- enherbement progressif ;
- mesures de suivi après fermeture de la décharge (traitement des eaux d'infiltration, contrôle des puits d'observation, etc.).

Il importe de souligner que les dispositions à prendre au niveau de la planification, de la construction et de l'exploitation des décharges, telles que décrites ci-dessus, peuvent varier (adoucissement, intensification) selon le degré de nocivité des déchets qui y sont déversés. Ceci vaut notamment pour les décharges de terres polluées, de gravats de construction ou de déchets spéciaux particulièrement nocifs.

2.3.2.5 Mesures de sécurité dans la valorisation des déchets

Cf. Chapitre 2.3.2.2.

Pour une gestion rationnelle et écologique du recyclage et de la valorisation des déchets, se référer au [14], [15], [5], [17].

2.3.2.6 Mesures de sécurité dans l'incinération des déchets

Conformément au chapitre 2.2.6., l'incinération des déchets est soumise principalement aux mesures suivantes :

- le dépoussiérage des gaz de combustion (refroidis) par des filtres électriques ou textiles ; ensuite ;
- l'élimination des gaz nocifs inorganiques (dangers dus aux dioxines) par épuration des gaz de fumée selon un des procédés suivants :

• sorption par voie humide ;
• sorption par voie sèche ;
• sorption par voie quasi sèche ;

- la valorisation ou l'élimination réglementée des résidus solides, et des scories/cendres de rouille, de la poussière des filtres et des produits de réaction de l'épuration des gaz résiduaires :

• scories/cendres de rouille : mise en décharge, et si possible valorisation dans la construction de routes, pistes et barrages (plus particulièrement lors d'une combustion homogène et complète) ;
• poussière des filtres : du fait de la forte concentration de matières nocives, élimination en décharges spéciales, en ayant éventuellement recours à un procédé de solidification ;
• produits de réaction de l'épuration des gaz de combustion : les moyens de neutralisation provoquent l'apparition de gros sel, de sulfate de soude, de chlorure de calcium ou de gypse. Décharges spéciales selon les déchets spéciaux concernés ; concentration par évaporation ; valorisation. Les procédés de valorisation sont encore en développement ;

- élimination contrôlée des résidus fluides, présents dans les eaux d'écoulement :

• eaux de nettoiement de l'épuration des gaz de combustion ;
• eaux de refroidissement et de nettoiement issues du système de décrassage par voie humide ;
• eaux d'intercepteurs hydrauliques, eaux usées de rinçage et d'arrosage.

Ces effluents contiennent de grandes quantités de matières nocives ; il convient de procéder à une épuration et un déversement dans les réseaux d'assainissement publics ou à une concentration par évaporation.

Par ailleurs, il convient de prévoir également des mesures contre les émissions de bruits et, dans une moindre mesure, d'odeurs, ainsi que des mesures contre la dégradation du paysage. Voir à ce sujet le chapitre 2.3.2.2. et [5] 7610 et suiv.


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