Dans plusieurs publications relatives à la production agricole et à l'alimentation de la population mondiale, les statistiques sur les pertes avant et après les récoltes sont alarmantes. Il est bien évident que leur réduction permettra de nourrir des milliers d'individus affamés, mal nourris ou sous-alimentés.
Mais les pourcentages de pertes souvent avancés paraissent subjectifs ou, même s'ils sont issus d'un calcul mathématique fiable, la formule dont ils résultent n'est souvent développée que pour un cas bien précis, et son application dans d'autres domaines ou à d'autres cultures demande beaucoup de précautions ou d'importantes corrections
En d'autres termes, une formule appropriée au calcul de pertes de mais après récolte ne donne pas exactement les mêmes résultats lorsqu'il s'agit du sorgho ou de l'arachide. Il a été également prouvé que, même en ne considérant que le mais, les appréciations des pertes dues au charancon Sitophilus sp. sont différentes de celles dues au capucin du mais (Prostephanus truncatus).
Cette difficulté d'application d'une même formule ouvre la voie à des spéculations ou à la recherche d'autres formules de calcul des pertes capables de couvrir toutes les cultures, quel que soit le ravageur ou le complexe de ravageurs impliqués.
Le travail effectué dans le cadre de la thèse de doctorat de C.U. PANTENIUS, intitulée "Etat des pertes dans les systèmes de stockage du maïs au niveau des petits paysans de la Région Maritime du Togo" tente, à la lumière de l'étude comparée des formules de calcul existantes et de l'expérience acquise durant les premières années qui ont suivi l'introduction du capucin du maïs au Togo, de proposer une formule plus simple et applicable même au niveau paysan, milieu où les pertes sont les plus énormes et 1e besoin d'aide 1e plus urgent.
Cette initiative, qui mérite d'être encouragée et poursuivie, a besoin de vos commentaires et suggestions pour être améliorée, car en matière d'évaluation des dommages causés par les ennemis des plantes ou des récoltes, ainsi que des remèdes à y apporter, il y a certainement encore beaucoup à faire, et de manière pressante. Des solutions qui en découleront dépendent des milliers de vies humaines.
F. ADAM
(Directeur du Service de la Protection des Végétaux)