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L'emballage des produits secs

Gérer le problème de l'emballage: un facteur essentiel dans la production
Les sachets plastiques: une solution adaptée mais un choix limité
Le conditionnement en sachets souples: études de cas

 

Sous l'effet de l'urbanisation, la production d'aliments locaux transformés est stimulée. Ainsi, on voit croître dans les libres-services la part des linéaires réservés aux produits locaux conditionnés. Ces produits sont également de plus en plus commercialisés au niveau des "services" (administrations, collectivités... ). Les produits secs y sont largement représentés du fait de leur facilité de conservation. Pour se plier aux nécessités de l'allongement des circuits de commercialisation et à l'évolution des modes de consommation, les produits sont conditionnés en portions "consommateurs" ou "famille" (50 g à 1 kg). Le sachet en film souple est très utilisé pour l'emballage car il est disponible partout, qu'il soit importé ou fabriqué surplace. Il s'adapte à tous les grammages et permet une bonne présentation et une bonne protection du produit. Compte tenu de leur fragilité, les produits secs trouvent dans les films plastiques souples un bon compromis entre la qualité et le coût de l'emballage.

Gérer le problème de l'emballage: un facteur essentiel dans la production

L'emballage représente un coût incontournable à prendre en compte dans le plan d'investissement de l'entreprise. Il faut savoir le gérer et l'adapter rapidement en fonction de l'évolution des produits et des marchés, pour pérenniser l'activité de production.

Le coût de l'emballage dans l'agroalimentaire représente, en moyenne dans les pays industrialisés, 20 % du prix "sortie usine des produits. En Afrique, compte tenu du pouvoir d'achat et de la concurrence des produits traditionnels, on observe plutôt une proportion de 2 à 10 % du prix de vente constitué par l'emballage.

Les opérateurs africains utilisent les emballages plastiques fabriqués localement, qu'ils agrémentent d'étiquettes "maison", prises en général entre deux soudures de fermeture du sachet. Des impressions peuvent être également réalisées par des artisans sur les sachets, toutefois, la qualité du rendu est très inégale et les coûts ne sont pas toujours maîtrisés. Les matériaux disponibles localement sont relativement bon marché, mais la personnalisation par le fournisseur est réalisable à des conditions qui ne sont pas toujours accessibles aux petites entreprises ou aux entreprises en phase de démarrage (investissement initial, commande d'une quantité minimum de 5 à 10 000 unités).

Ceci est d'autant plus criant dans les pays où une seule société a le monopole de la production des emballages. Toutefois, il ne faut pas considérer à priori qu'un industriel de l'emballage ne peut pas satisfaire les besoins d'un artisan de l'agroalimentaire. Il ne faut pas hésiter à demander des devis, comparer, faire des projections. Pour certains segments de marché, une solution d'emballage coûteuse n'est pas aberrante, si elle est adaptée à la cible, au produit, apporte un avantage concurrentiel certain ou simplifie la fabrication. Un regroupement d'achat des emballages peut permettre à des petites entreprises de bénéficier d'emballages de bonne présentation, et de mettre en place des opérations de promotion collective. Ainsi, une expérience est menée au Burkina Faso sur l'initiative des ONG ABAC et GERES (gamme Palsec).

Enfin, il est important que les entreprises qui attaquent ces filières nouvelles prennent en compte le problème de l'emballage au même titre que celui des machines. Les études, les maquettes ou clichés et les matériels (thermosoudeuses) doivent figurer dans le plan d'investissement. Le stock initial d'emballages, de la même façon, doit être prévu dans le calcul du besoin en fonds de roulement.

Gérer emballage, un problème...

Les entreprises agroalimentaires, de petite taille, sont souvent désarmées dans leur démarche de mise au point du conditionnement de leur produit, faute de formation, d'appuis et de moyens. Cela se traduit dans de nombreux cas par des emballages qui présentent:

- des défauts: informations erronées, insuffisantes, peu lisibles, découpes ou soudures inesthétiques, aspect peu engageant, poids irréguliers;

- des problèmes de conservation: films inadaptés, conditionnement de produits non stabilisés, mauvaises conditions d'entreposage;

- une incidence excessive sur le prix de revient du produit.

Si l'on n'est pas vigilant, les chances de succès sont très réduites pour des produits qui présentent des avantages concurrentiels insuffisants par rapport aux produits importés ou aux produits locaux vendus sous leur forme traditionnelle.

Il ne faut pas hésiter à remettre en question les options d'emballages qui ont été faites lors du démarrage de l'entreprise ou du lancement d'un produit. Celles qui prévalaient au départ ont certainement changé, de nouveaux emballages sont peut-être sortis, des concurrents sont apparus, de nouveaux segments de marché doivent être abordés... Le consommateur n'est pas condamné à consommer votre produit, même s'il est le seul sur le marché aujourd'hui. Tout produit, aussi nouveau ou original soit-il, subira une usure du fait de la concurrence ou d'effets de substitution. Il faut avoir constamment le souci de la remise en question du produit, de sa présentation et de son prix.

Or, atteindre des prix qui assurent la compétitivité de l'entreprise nécessite un effort de contrôle de tous les coûts de production. L'emballage n'est qu'une partie de ces coûts. Il ne doit pas être celui que l'on va sacrifier pour rattraper les erreurs d'approvisionnement, de fabrication, d'entreposage, etc...

Les sachets plastiques: une solution adaptée mais un choix limité

L'emballage sous film souple est tout particulièrement adapté aux produits secs, du fait de son coût, de ses qualités techniques (protection contre les agents d'altération) et de son aptitude à faciliter la vente (information du consommateur, promotion, fonction d'alerte). Mais le choix est restreint et l'emballage ne résoud pas tous les problèmes de maintien de la qualité.

La gamme des matériaux disponibles localement est limitée. Les films souples de type polyéthylène sont les plus répandus, du fait de leur faible prix et de leur commodité d'emploi.

Le polyéthylène basse densité (PEBD) est le plus répandu. Offrant une bonne barrière à l'humidité, il est peu étanche aux gaz, donc aux odeurs et à l'oxygène. Il est fragile mécaniquement. On peut compenser ce défaut en forçant sur l'épaisseur. mais c'est au détriment de l'esthétique du film qui devient plus opaque. Le PEBD reste toutefois le matériau de choix pour les utilisations ordinaires. Le stockage de longue durée et les atmosphères humides ou chargées en odeurs feront par contre sentir très vite ses limites.

Le polyéthylène haute densité tend à remplacer le PEBD pour les utilisations plus exigeantes: il est plus résistant mécaniquement et offre une meilleure barrière à l'humidité et aux gaz à épaisseur égale. Mais il est aussi plus cher et plus opaque. Le polypropylène (PP) possède de meilleures qualités esthétiques et techniques que le polyéthylène, mais il est plus cher et n'est pas fabriqué dans tous les pays.

Aucun film n'étant parfait, certains fabricants proposent des mélanges ou superpositions de matériaux aux qualités complémentaires. Ainsi, on adjoint au polyéthylène de l'EVOH (éthylène vinyle alcool copolymère), du PVDC (chlorure de polyvinylidène), du polyamide PA, du polypropylène, ou d'autres matières pour obtenir des films plastiques de haut niveau technique et de machinabilité. Le prix élevé et la non disponibilité de ces films en Afrique réduit les possibilités d'exportation de produits sensibles à l'oxydation et à l'humidité. Dans certains cas, comme celui du GIE Cercle des Sécheurs au Burkina Faso, l'importateur fournit les sachets aux fabricants de produits séchés.

Les "limites" de l'emballage plastique

L'emballage n'améliore pas la qualité d'un produit alimentaire, il peut tout au plus le conserver dans son état de qualité initial. Il a l'inconvénient de ses qualités: le conditionnement d'un produit insuffisamment sec dans un emballage étanche se traduira par une détérioration rapide qu'il n'aurait pas connu s'il était resté en vrac.

Le problème de la perforabilité des emballages courants par les insectes est très durement ressenti par les opérateurs, en particulier pour les produits céréaliers. En effet, les polyéthylènes courants, fragiles mécaniquement et faisant peu barrière aux gaz, attirent les insectes et leur présentent peu de résistance. Le choix de plus fortes épaisseurs et de matériaux plus techniques n'est qu'une partie de la solution. Une démarche globale d'amélioration des pratiques de fabrication est indispensable. Bien souvent, et contrairement au sentiment des fabricants, les insectes se trouvent dans le produit avant son conditionnement. Dès que les conditions sont favorables (remontée de la température et / ou de l'humidité), les insectes prolifèrent. L'hygiène des locaux, des matériels, la qualité des matières premières, les conditions d'entreposage sont le plus souvent en cause.

Des précautions à prendre

Il n'est pas nécessaire d'investir dans un emballage très performant techniquement quand les rotations sont rapides. En ce sens, le polyéthylène n'est pas le film le plus utilisé pour rien: il représente un très bon compromis prix/qualité. Il faut toutefois prendre un minimum de précautions dans l'entreposage des produits conditionnés pour les protéger, en particulier des chocs, de l'humidité, des odeurs, de la lumière. Les dates limites de consommation (DLC) ou d'utilisation optimum (DLUO) devront tenir compte des conditions de températures et d'humidité que le produit risque de rencontrer durant son entreposage et sa commercialisation. a

Le matériau d'emballage sera choisi en fonction des propriétés "barrière" requises pour protéger et conserver le produit

Propriété
Barrière
Matériaux
H20/humidité Gaz et arômes UV/lumière
Papier -- --- +++
Aluminium +++ +++ +++
Plastique      
Polyamides OPA - +  
Polyester PET ++ -
Si enduit ++++
Si enduit +
si métallisé ++++
Polypropylène Opp ++++ -
Si enduit ++
Si enduit +
Polyéthylène PE ++++ ---- -
Cellophane ++ ++++ --


++++ très bon niveau de protection
+ faible niveau

Le conditionnement en sachets souples: études de cas

Du fait de leur manque de capacité d'investissement et du niveau réduit de leur production, les petites entreprises ont difficilement accès aux services de conception et de réalisation d'emballages qu'utilisent les entreprises industrielles. Elles utilisent donc les moyens du bord et adoptent des stratégies d'adaptation plus ou moins intuitives. Etudes de cas au Burkina Faso...

Production de farines et semoules dans un marché en croissance

La première entreprise est une petite entreprise qui débute. Son investissement initial en infrastructures et équipements dépasse 10 millions de FCFA. Un emprunt lui a permis de financer une partie des investissements et du fonds de roulement. Elle a choisi de réaliser la première transformation de céréales locales, en proposant une gamme de farines et de semoules. Sa production annuelle. en phase de croisière. devrait atteindre 500 tonnes de céréales. En phase de démarrage, la première année, le cinquième de la capacité nominale est visée.

Dans un premier temps, les emballages utilisés sont des sacs de céréales de 100 kg en polypropylène de type "toile de jute". Très rapidement, des sacs de polypropylène de 25 kg, possédant un signe distinctif imprimé sont utilisés. Les sacs sont fabriqués localement. L'impression "une couleur" est réalisée par un artisan local, dont le principal avantage par rapport à l'usine de fabrication locale d'emballages FASOPLAST, est la flexibilité (pas d'investissement initial, pas de commande minimum). Les sacs de 25 kg sont revendus par des grossistes, enlevés sur place par des particuliers ou vendus dans les "services".

Très rapidement, l'entreprise, par souci de diversifier ses débouchés, souhaite aborder un nouveau marché, celui des libres-services, "alimentations" et "super-marchés". Pour cela, elle conçoit un emballage de 1 kg, imprimé "une couleur" à l'allure moderne, pour la semoule, puis pour la farine. L'emballage est constitué d'un sachet de polyéthylène basse densité FASOPLAST standard, sur lequel sont apposées deux étiquettes autocollantes: l'une comportant des conseils d'utilisation, l'autre le logo, la dénomination du produit, la masse, la raison sociale et l'adresse de la société. La date limite d'utilisation optimum DLUO est rajoutée sur une petite étiquette autocollante tamponnée.

Pour élaborer cet emballage, l'entreprise s'est adressée à FASOPLAST. Les conditions imposées par l'industriel ont rebuté la petite entreprise. en situation d'incertitude quant à la taille de son marché et à court de trésorerie. Les conditions sont les suivantes: pour la création et la réalisation du cliché "une couleur", 150 000 FCFA au total sont demandés. La commande minimum est de 5 000 emballages imprimés à 15 FCFA le sachet. Pour une consommation sur l'année de 5 000 emballages, le coût unitaire du sachet revient à 45 FCFA mais pour une consommation de 15 000 sachets, il tombe à 25 FCFA.

L'entreprise, tout bien pesé, a fait appel à son artisan imprimeur, avec lequel une relation de confiance s'est installée et qui est toujours à la recherche de solutions spécifiques. Après des essais infructueux d'impression directe sur les sachets, la solution de l'impression sur un film transparent autocollant est adoptée, malgré son prix. L'emballage revient à un total de 111 FCFA: sachet FASOPLAST (16 FCFA), plastique autocollant (65 FCFA), impression (30 FCFA). Pour le sachet de 1 kg de semoule, vendu 1.000 FCFA prix public, l'emballage représente donc 13 %. Pour le sachet de 1 kg de farine, vendu 350 FCFA. il représente 32 %. Pour la production de farine, l'entreprise perd de l'argent, car la concurrence par les farines de marché et l'immense production domestique est rude. Les pertes sont reportées sur la production de semoule, dont le prix risque à terme de poser problème également.

Pour la semoule, la solution de l'emballage entièrement réalisé par FASOPLAST avec une production de 5 000 sachets représenterait 4,5 % du prix public et seulement 2,5 % pour 15 000 sachets. Pour la farine, avec une production de 5 000 sachets: la solution FASOPLAST représenterait 13 % du prix public et seulement 7 % pour une production de 15 000 sachets.

Le produit conditionné en sachets de 1 kg remporte un tel succès que les ventes vont au-delà des espérances de l'entreprise. Toutefois. malgré le développement des ventes, le schéma d'élaboration des emballages souples n'a pas été reconsidéré, l'entrepreneur étant entièrement mobilisé par les problèmes d'équipements, de process. d'extension de la gamme et d'approvisionnement. Les prévisions de ventes, dans les divers produits de la gamme, atteignent, voire dépassent, les 5 000 unités par an. Il faut rester prudent et se méfier de l'engouement du produit lié à sa nouveauté.

Mais à présent, l'entreprise connaît mieux son marché et a acquis une position plus solide. Ainsi, aujourd'hui l'entrepreneur a décidé de reconsidérer la solution FASOPLAST et de faire, à cette occasion, un lifting de l'impression. Il est certain qu'une réaction plus rapide de l'entreprise lui aurait permis de reconstituer une trésorerie nécessaire à la réalisation de ses projets de développement.

Une autre entreprise diversifie sa gamme

La deuxième entreprise, installée à Ouagadougou depuis 5 ans, élabore des produits de boulangerie, pâtisserie, viennoiserie, biscuiterie, et des farines infantiles. Cette entreprise appartient au petit nombre de PME du Burkina travaillant dans le domaine alimentaire avec un investissement total de 65 millions de FCFA. En recherche permanente de diversification, elle exploite même certains créneaux comme les boissons d'apéritif, le séchage et le confisage de fruits.

Depuis 1992, elle commercialise s'es produits secs sous plusieurs formes: le sachet souple polyéthylène transparent comportant une étiquette papier photocopiée noir et blanc en tête du produit, circonscrite par deux soudures, les grammages vont de 80 g à 1 kg; le sachet souple polyéthylène transparent sur lequel est apposée une étiquette autocollante imprimée et enfin les pots de polyéthylène rigides, de 400 g sur lesquels une étiquette plastique couleur imprimée est collée. Ces produits sont destinés exclusivement au marché local, ils sont commercialisés sur le site ainsi que dans les alimentations et dans les pharmacies.

Des essais d'impression des sachets sur site ont été infructueux, le résultat manquant de définition et présentant des défauts de tenue de l'encre. Des projets de boîtes en carton, pour la farine infantile, sont à l'étude depuis plusieurs années. Le bon compromis coût-qualité n'a pas encore été atteint. Mais l'entreprise fonde beaucoup d'espoir pour l'avenir sur ce type de conditionnement pour l'exportation, considérant que les autres formes ne sont pas adaptées.

L'entreprise fait appel, pour la conception et la réalisation de ses emballages, ainsi que pour la promotion de son entreprise et de ses produits, à un styliste local ainsi qu'aux imprimeries de la place. Les sachets transparents sont achetés chez FASOPLAST. Les étiquettes papier sont conçues dans l'entreprise au moyen d'un traitement de texte puis reproduites par photocopie. Les étiquettes plastiques couleur sont fournies et réalisées par un imprimeur.

Un produit haut de gamme, les mangues confites

Des mangues confites sont également élaborées depuis un an par l'entreprise. Elles sont conditionnées en sachets de 100 g en polyéthylène haute densité de 50 microns d'épaisseur, format 14 x 14 cm, soudés sur 2 côtés. Ces sachets proviennent d'une nouvelle production standard de FASOPLAST. Vendus par 1 000, ils reviennent à 5 FCFA l'unité. L'entreprise a découvert ce nouveau matériau à travers cette ligne de produits. Les principales qualités évoquées par l'utilisateur sont la durée de conservation accrue (un an semble ne pas poser de problèmes), une résistance mécanique bien supérieure à celle du polyéthylène basse densité, l'absence de goût de plastique conféré au produit et un toucher plus "moderne". L'aspect plus opaque n'a pas été signalé par l'entreprise comme un défaut. Le grammage a été choisi à l'issue d'une série de tests de marché réalisés par l'entreprise.

Les étiquettes autocollantes de couleur sont réalisées par le styliste et une imprimerie. Circulaires, elles avaient été conçues initialement pour être apposées sur le couvercle de boîtes plastiques. Le prix trop élevé de ces conditionnements a définitivement écarté cette solution pour le marché local. La commande minimum est de 2 500 étiquettes.

Sur un plan esthétique, l'étiquette, réalisée par combinaison de photo et de dessin, n'est pas très satisfaisante. L'entreprise, consciente de ce défaut, a prévu de recomposer l'étiquette.

Sur un plan économique, le bilan est le suivant: le prix du sachet est 5 FCFA, le prix de l'étiquette 15 FCFA et la réalisation de la maquette a coûté 60 000 FCFA. La production de l'entreprise étant d'environ 20 000 sachets / an, le prix de revient de l'emballage est donc d'environ 25 FCFA, ce qui représente à peu près 6,5 % du prix de vente public du produit fini. Une solution FASOPLAST pour une impression 4 couleurs coûterait environ 40 FCFA pour 20.000 sachets et le prix tomberait à 20 F au-delà de 60 000 sachets.

Ce produit nouveau, positionné haut de gamme. doit se démarquer par rapport aux produits existants. Il est indispensable d'améliorer le procédé d'élaboration du produit et de donner à l'étiquetage un plus qu'il ne possède pas. Dans ce cas. 10 ou 20 FCFA de différence ne doivent pas être un obstacle si c'est le prix à payer pour gagner un avantage concurrentiel.

Un produit nouveau, les biscuits secs aux fruits

Ces biscuits secs sont élaborés par la même entreprise depuis un an. Ils n'ont pas d'équivalent sur le marché local. Ils sont conditionnés dans les mêmes sachets que les mangues confites (sachets de 80 g) et dans des conditionnements plus grands de 250 g et 1 kg en polyéthylène basse densité de 30 microns d'épaisseur et de format 22 x 32 cm. Ces sachets, production standard de FASOPLAST, vendus par 1 000, reviennent à 10 FCFA l'unité. Du fait de leur faible épaisseur, les sachets sont doublés. Les étiquettes sont des bandes de papier photocopiées prises entre deux soudures en tête du produit.

Au niveau économique, le prix du sachet de 1 kg est de 20 FCFA et le prix de l'étiquette est de 3 FCFA. La production de l'entreprise est d'environ 5 000 sachets / an. Le prix de revient de l'emballage est donc d'environ 23 FCFA. ce qui représente près de 2 % du prix de vente public du produit fini. Une solution FASOPLAST pour une impression 1 couleur coûterait environ 45 FCFA pour 5 000 sachets, mais à moins de 25 FCFA si la quantité commercialisée dépassait 15 000 unités. La manipulation des doubles épaisseurs n'étant pas aisée, il serait préférable de faire produire des sachets plus épais à la même dimension.

Le prix du sachet de 80 g est de 5 FCFA et le prix de l'étiquette est de -3 FCFA. La production de l'entreprise est d'environ 50 sachets/ an. Le prix de revient de l'emballage est donc d'environ 8 FCFA, ce qui représente à peu près 6,5 % du prix de vente du produit fini. Une solution FASOPLAST pour une impression 1 couleur reviendrait aux environs de 10 FCFA pour 50 000 sachets soit, à peu de choses près, le même prix que la solution mise en œuvre actuellement.

Jusqu'à présent, cette entreprise, à la fois pionnière et leader dans son domaine, a réussi à imposer ses produits à travers un emballage réalisé sur le site même de production et auquel la clientèle est accoutumée.

Sa notoriété, ainsi que la grande diversité de sa gamme font qu'elle n'envisage pas de modifier sa démarche d'emballage-conditionnement pour le marché local dans l'immédiat.

Sur le plan économique, cela se conçoit. Toutefois, compte tenu de la concurrence grandissante, il y aura lieu de progressivement moderniser la présentation des emballages, profitant du fait que les niveaux de production sont élevés. La simplification des schémas de conditionnement devrait être un souci permanent afin de limiter les risques d'erreurs et de réduire les coûts au minimum.

Pour des produits d'alimentation basiques, la concurrence que représente la production domestique, encore très répandue, y compris dans les ménages "aisés", ne doit pas être sous-estimée. Si le produit est le seul sur le marché aujourd'hui, le consommateur n'est pas condamné à le consommer: tout produit, aussi nouveau ou original soit-il, subit une usure du fait de la concurrence ou d'effets de substitution. L'entrepreneur doit avoir constamment le souci de la remise en question du produit, de sa présentation, de son prix et ne pas raisonner uniquement en termes économiques: une solution légèrement plus chère peut être la seule condition pour garder ou conquérir un marché.

Liste des communications

Les emballages

- Les caractéristiques générales. Jean Paul Pothet - IFEC - France - 9p.

- Le conditionnement des produits alimentaires en sachets souples. Thierry Goli - CIRAD - Brehima Diawara - CNRST - Burkina Faso - 8p.

Les deux fonctions de l'emballage. Protéger et faciliter la vente du produit

Protéger: les produits secs, particulièrement sensibles, doivent être mis à l'abri des contaminations et sources d'altération diverses: odeurs, humidité, poussière, micro-organismes, insectes. Mais ils doivent également pouvoir être vus par le client, être manipulés, touchés, sans que le produit en subisse les conséquences. Le degré de protection requis doit être dicté par les conditions dans lesquelles le produit sera stocké, transporté, mis en vente températures, humidité relative, éclairage, durée, manipulations...

Faciliter la vente: les produits conditionnés sortent du circuit traditionnel, dans lequel le contact s'établit avec la vendeuse qui a elle-même élaboré le produit. Cette dernière est garante, aux yeux du consommateur, de la qualité du produit. Le produit nouveau est un produit d'origine indéterminée. Le consommateur doit être rassuré sur l'origine du produit, sur le savoir-faire qui a entouré sa fabrication. Dans les circuits modernes, l'emballage est le premier signe distinctif à travers lequel le consommateur va porter un jugement.

Le produit doit ainsi être entouré d'un ensemble de signes distinctifs nécessaires pour assurer sa vente. Signes sur lesquels le consommateur s'appuiera pour évaluer l'intérêt qu'il pourra retirer de l'acquisition de ce produit plutôt que de tel autre, qu'il connaît mieux à priori. Dans cette évaluation rapide et globale que le consommateur fera du produit, de nombreux éléments rentrent en compte, en particulier:

- le produit lui-même: son aspect, son toucher, son caractère,
- l'emballage: sa qualité, sa symbolique, l'information qu'il comporte, le poids ou le volume de l'unité de vente,
- le prix du produit à l'unité de vente, à l'unité de poids de référence,
- le lieu de vente l'emplacement du produit, la notoriété du point de vente, la qualité de la promotion sur le lieu de vente,
- la promotion qui aura été faite au niveau des grands médias, à titre générique ou spécifique.

Tous ces éléments nécessitent une réflexion lors du lancement d'un produit nouveau. Ils doivent être mûrement réfléchis en fonction des capacités de l'entreprise et doivent être adaptés à la ou aux cibles qui sont visées, et au produit concerné. Ainsi, un produit n'aura pas forcément les mêmes contraintes d'emballage selon la cible:

- pour la vente dans les services, les emballages en portion consommateurs pourront servir d'échantillons tests, mais des conditionnements plus importants que ceux destinés aux alimentations seront souvent choisis. L'information et les conseils d'utilisation seront souvent donnés par le correspondant de l'entreprise dans le service,

- pour la vente aux collectivités, des emballages plus importants et permettant une conservation sur de plus longues durées seront nécessaires,

- pour la vente en pharmacie, une farine de sevrage pourra nécessiter un emballage et une information différente que pour un supermarché, etc...

Enfin, pour certains produits identiques aux produits traditionnels, ou à faible valeur ajoutée, il faudra veiller à ne pas dépasser un certain seuil de prix, et pour cela limiter l'incidence du prix de l'emballage dans le prix de vente.


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